Paysagiste:

Quentin De Smet

  • Qui êtes-vous ?

Je m’appelle Quentin De Smet, j’ai 36 ans,  j’habite dans le Pas-de-Calais depuis 2 ans pour me mettre au vert mais j’ai vécu très longtemps sur la métropole Lilloise, et je suis le gérant de la société Carré Nature.

Quentin De Smet, gérant de Carré Nature
  • Pourquoi avez-vous choisi ce métier ?

Je ne voulais pas faire du bureau, je voulais voyager et par la suite j’ai fini par retomber petit à petit dans le métier puisque j’avais déjà le diplôme.

  • Quelle formation avez-vous faite pour exercer ce métier ?

J’ai fait un BTS aménagement paysager.

  • Trouver un emploi après vos études a-t-il été difficile ?

J’ai fait des petits boulots en intérim car ma volonté première était de voyager, j’ai travaillé dans plusieurs domaines tels que préparateur de commande, cueillette de pomme, force de vente en hypermarché … J’ai fait un peu de tout !

Mes stages en paysagiste ne m’avaient pas donné envie de continuer dans le métier, après avoir passé le diplôme je ne savais pas réellement quoi faire par la suite. Le père d’un ami, m’a un peu mis le pied à l’étrier en me faisant de la publicité afin d’avoir une première clientèle en entretien extérieur.

J’ai commencé comme ça en tant qu’indépendant ; parce qu’en tant que salarié ça ne parlait pas trop, mais être à mon compte c’était tout autre chose. 

  • Que faisiez-vous avant de créer votre entreprise ? 

 J’ai eu une première micro-entreprise dans la décoration végétale d’intérieur. En parallèle je faisais de l’extérieur en intérim.

  • Pendant combien de temps avez-vous exercé ce métier ? (Avant la création de votre entreprise)

J’ai mon diplôme depuis 2006, mais je ne pourrais pas dire concrètement pendant combien de temps j’ai exercé en tant que paysagiste par la suite. Comme je disais, j’ai  fait plusieurs petits boulots, j’ai voyagé et puis j’ai fait de l’entretien de jardin pendant 2 ans, avec les chèques emploi service à l’époque, avant de créer Carré Nature.

  • Votre entreprise existe depuis combien de temps ?

J’ai créé mon entreprise carrée nature en 2014, donc 8 ans maintenant.

  • Quelle est votre activité principale ? Avez-vous des activités annexes ?

Non je n’ai pas d’activités annexes.

Mon activité principale c’est la création et l’entretien de jardin. Mais la spécialité de Carré Nature c’est de la transformation, de la reprise de jardin existant.

Je fais très peu de jardin sur un bâtiment qui vient d’être construit sur lequel il y a juste l’étendue de terres, ce n’est pas ma grande spécialité.  Je préfère des jardins existants où il faut choisir ce qu’on garde ou pas, quand il y a déjà une base je trouve que c’est plus intéressant.

  • Quelle est la taille de votre structure ? (Au démarrage de l’activité puis évolution jusqu’à aujourd’hui ?)

Je suis tout seul, je suis dans le cadre de la micro-entreprise. Je travaille parfois en co-traitance avec d’autres professionnels. Souvent je suis tout seul sur le terrain,  et avec certains professionnels, on peut travailler ensemble sur un chantier un peu gros si le besoin se fait savoir. C’est plus flexible de cette manière et chacun a sa base personnelle de boulot.

Je n’ai pas forcément l’envie de faire grossir l’entreprise, je préfère optimiser le travail que j’accepte plutôt que de tout prendre.

  • Avez-vous gardé les mêmes techniques, méthodes de travail ou ont-elles changé ?

Ça évolue forcément pour les missions. Je me suis rendu compte de ce qu’il valait parfois mieux refuser, j’ai resserré ce que j’accepte de faire d’un point de vue type de chantier. Sur les méthodes on optimise au fur et à mesure et cela se fait avec l’expérience.

J’ai vu d’autres manières de faire en intérim que j’ai gardées, c’est plus sur des manières d’utiliser des outils qui permettent de gagner du temps d’optimiser le travail.

  • Quels sont les avantages et les inconvénients de ce métier ?

Comme inconvénient il y a la difficulté avec la météo qui varie beaucoup, il y a des choses qu’on ne peut pas faire avec la météo, ça peut être question de pluie ou question de manque de pluie.

Il faut regarder très souvent, voire 2 fois par jour la météo,  pour essayer de planifier au mieux ce qu’on va faire, s’il fera sec, on ne va pas faire un semis de gazon  par exemple, il faut s’adapter.

On a l’avantage d’être  dehors, par moments c’est sympa, souvent un peu moins, et on peut voir le résultat en fin de journée. Il y a cette satisfaction de voir immédiatement le résultat de notre travail mais également de revenir quelques années après dans le jardin du client et voir comment ça s’est développé.

J’aime bien travailler du vivant parce qu’on ne maîtrise pas tout l’ensemble du processus. On met en place quelque chose en essayant de faire au mieux en fonction des contraintes mais il n’y a aucune certitude que la plante va pousser. On peut mettre une plante à un endroit, et la même deux mètres plus loin, et elles ne pousseront pas de la même manière. Il y a l’incertitude de ce que ça va donner au final, qui est sympa. Ça fait un effet de surprise !

C’est un métier qui nous oblige aussi à être modeste, parce qu’on se dit que ça va marcher et au final ce n’est pas comme on l’avait imaginé.

Il y a beaucoup de facteurs qui font qu’on n’est jamais sûr du résultat.

  • Quelles sont les qualités requises pour exercer ce métier ?

Il faut être assez physique, on doit être capable de transpirer, et ne pas s’arrêter afin d’être productif.

Sur la partie rencontre avec le client il y a la difficulté de savoir cerner le client et ses attentes, et savoir faire une proposition qui va tomber sur un budget, il y a ce côté relationnel.

Souvent l’intérieur des maisons aiguille un peu sur le goût et donne une orientation sur le jardin, parce que la plupart du temps l’intérieur se fait avant le jardin.

C’est difficile de mettre en confiance le client, car il mettra une certaine somme dans son jardin.

Il faut aussi savoir se projeter dans l’avenir et sur l’agenda. Il faut pouvoir caler les différents rendez-vous, être ponctuel, ça fait la différence de venir à un rendez-vous à temps. Savoir s’organiser et savoir dire non. Il vaut mieux le dire tout de suite quand on ne peut pas s’engager.

  • Y a-t-il des évolutions de carrière possibles dans ce métier ? si oui, lesquels ?

Oui, je me suis poser la question de faire de la formation pour les particuliers qui veulent apprendre des choses sur les jardins ou coacher quelqu’un qui veut faire de l’entretien, qui veut se lancer mais qui n’ose pas trop.

Pour ma part j’aimerais faire une pépinière à  petite échelle, pour revendre à mes clients en tant que création. 

  • Pouvez-vous décrire une journée type ?

Il n’y a pas de journée type à cause de la météo. Si c’est une journée entretien, c’est majoritairement de la machine selon une tournée habituelle.  Je sais ce que j’ai à faire, par quoi commencer, j’ai un trajet cohérent de circuit de véhicule. 

Pour la création ça déprendra de ce que j’aurai à faire. Ce qui est particulier c’est que c’est toujours différent. J’essaie de prévoir au maximum ce qui m’attend en me fixant un temps de travail précis.

  • Si vous devez caractériser votre métier en mot, que serait-il ?

Complexité. Je dirais complexité stimulante si je peux mettre deux mots !

  • Quel conseil pouvez-vous donner à une personne qui souhaiterait suivre la même voie ?

Le meilleur conseil ce serait d’être curieux, il faut acquérir des connaissances. C’est à la fois des connaissances et du savoir-faire. Il faut pouvoir se poser des questions et si on ne sait pas, oser dire aux clients qu’on ne sait mais qu’on va se renseigner. Il faut s’intéresser pour comprendre car il y a plein de choses à savoir.

Si on n’est pas curieux on ne peut pas évoluer, être efficace et avoir des propositions correctes dans la création. 

  • Le mot de fin :

Lors d’un voyage en Thaïlande, un moine bouddhiste m’avait dit : « Quand on comprend la nature, on comprend tout ». Cette phrase qui paraît toute bête comme ça me paraît en fait complètement vrai. Quand on touche au vivant, il y a une sorte d’ouverture mentale vertigineuse qui se produit et je trouve ça magnifique.

Et par ailleurs, il faut être capable de voir le verre à moitié plein. Il y a toujours du positif et du négatif dans tout !

Merci à Quentin De Smet de s’être prêté à cet exercice et de nous avoir fait partager son expérience de paysagiste.

Pour toutes demandes d’informations complémentaires ou d’intervention sur un projet, n’hésitez pas à le contacter [email protected]