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Économiste de la construction :

Olivier Pottier

  • Qui êtes-vous ?
Olivier Pottier, Gérant de OP Économiste.

Je m’appelle Olivier Pottier, 35 ans, gérant de la société OP économiste, qui est une société d’économiste de la construction-maîtrise d’œuvre, un bureau d’études dans le secteur bâtiment. Et J’ai 15 ans d’expérience dans le métier.

  • Quelle formation avez-vous faite pour exercer ce métier ? Pourquoi avez-vous choisi ce métier ?

Par hasard, je me suis orienté au lycée sur un bac STI / Génie civil, j’ai continué dans cette voie jusqu’après le bac, j’ai fait un DUT bâtiment. Dans le cadre de ce DUT j’ai réalisé un stage dans un cabinet d’économiste de la construction. J’avais besoin d’un stage, je suis tombé par hasard sur une annonce, j’ai fait un entretien,  j’ai été pris, et c’est à ce moment-là que le métier m’a plu parce qu’il était très varié, très général, j’ai donc continué dans ce métier.

  • Trouver un emploi après vos études a-t-il été difficile ?

Non après mon stage au sein du cabinet Loison, j’ai reçu une proposition d’embauche. J’ai été formé au sein de cette entreprise.

  • Que faisiez-vous avant de créer votre entreprise ? 

Je n’ai eu qu’un seul emploi avant de créer mon entreprise, et c’est grâce à lui que j’ai créé ma société car j’ai acquis les compétences et l’expérience pour voler de mes propres ailes.

  • Pendant combien de temps avez-vous exercé ce métier ? (Avant la création de votre entreprise)

J’ai travaillé en tant qu’économiste de la construction pendant 8 ans.

  • Votre entreprise existe depuis combien de temps ?

J’ai créé mon entreprise il y a maintenant 5 ans.

  • Quelle est votre activité principale ? Avez-vous des activités annexes ?

Mon activité principale c’est toute la maîtrise d’œuvre dans le bâtiment. Au sein de ce secteur de la maîtrise d’œuvre on essaie de développer des activités annexes en synergie entre elles comme l’économie de la construction ou la remise en état après sinistre liée aux assurances. On propose également des services aux entreprises de métré d’exécution et on héberge au sein de nos locaux une activité d’architecte d’intérieur.

Tout ça permet de créer une émulation, une synergie entre nos différents métiers, tout en sachant que mon métier de base c’est l’économie de la construction, c’est répondre aux besoins des architectes dans l’accompagnement de leur dossier de construction, notamment sur la partie estimation des projets, sur la partie rédaction des cahiers des charges de construction, consultation des entreprises et analyse des offres pour pouvoir ensuite faire le chantier.

  • Quelle est la taille de votre structure ? (Au démarrage de l’activité puis évolution jusqu’à aujourd’hui ?)

J’ai commencé tout seul, et très rapidement j’ai pris un alternant donc nous étions deux.

Sur la partie OPE on est 5, et suite à l’acquisition de PHI (entreprise de maîtrise d’œuvre depuis 2004) on est une équipe au total de 10-12 personnes.

  • Avez-vous gardé les mêmes techniques, méthodes de travail ou ont-elles changé ?

Globalement on garde les mêmes techniques, pour un métré, une estimation ou une rédaction d’un CCTP, on doit respecter un certain formalisme qui est réglementaire. Le métré c’est savoir sortir des quantités sur la base de plan.

Une estimation c’est par rapport à des prix provenant, soit de retours d’entreprises qui auraient répondu sur de précédentes consultations et que l’on enregistre dans une base de données, soit d’une base de prix nationale. Et pour les CCTP, on doit respecter les réglementations en vigueur.

La technique ne change pas, mais la méthode change parce qu’on essaie de numériser, d’automatiser un peu notre métier. Sur la partie métrée, on essaie de faire en sorte d’avoir des logiciels qui nous permettent de produire du métré très rapidement et pour les CCTP on les organise sous forme de base de données numérisée afin de les réaliser plus facilement et rapidement.

La technique est la même mais on essaie de développer et d’affiner la méthode pour gagner du temps au bureau, et consacrer le temps gagné, en conseil auprès de nos clients et partenaires.

  • Quels sont les avantages et les inconvénients de ce métier ?

Il y a beaucoup d’avantages. Les économistes sont des « personnes-ressources ». On est en support de nos partenaires et nos clients, on est là pour orienter, pour apporter du conseil, et pour faciliter la réalisation des projets. On va toucher tous les lots de la construction, gros œuvre, la couverture, l’électricité, la plâtrerie, les espaces verts… L’un des avantages, c’est que c’est très varié !

L’inconvénient c’est qu’il faut continuellement apprendre, il faut être curieux, il faut de l’expérience pour être autonome. C’est un peu la difficulté mais c’est une difficulté qui se lève au fur et à mesure de l’expérience.

  • Quelles sont les qualités requises pour exercer ce métier ?

En plus d’autonomie et d’un goût de l’apprentissage, il faut être curieux, avoir un esprit de synthèse. La synthèse c’est très important dans notre métier, et c’est important de savoir communiquer lorsqu’on est en réunion de maîtrise d’œuvre.

  • Y a-t-il des évolutions de carrière possibles dans ce métier ? si oui, lesquels ?

Oui, on apprend énormément au début. Un bon économiste c’est 10 ans d’expérience, on a une évolution d’apprentissage de connaissance pendant un certain nombre d’années. On peut commencer en tant que métreur, et évoluer comme économiste de la construction, faire du métré, des estimations, des cahiers des charges, ensuite faire du suivi de chantier en tant qu’OPC (ordonnancement, pilotage et la coordination de travaux). Une fois qu’on a réalisé le dossier de conception et la consultation, on doit suivre le chantier et ça peut être une évolution du métier. Devenir un véritable chef de projet en suivant de A à Z un dossier. 

Le métier peut aussi ouvrir sur d’autres métiers en dehors de l’économie de la construction, tels que travailler chez un maître d’ouvrage, travailler chez le client, chez le promoteur immobilier ou même créer sa propre entreprise de travaux parce qu’on a acquis des connaissances dans beaucoup de domaines.

  • Pouvez-vous décrire une journée type ?

En tant que chef d’entreprise ma journée type est un peu différente du collaborateur économiste de la construction, même si je réalise beaucoup de dossiers en direct. Personnellement je fais de la coordination de dossier, je suis chef de projet, je participe aux réunions, je rencontre des architectes, des spécialistes (qui soient ingénieurs structure, thermiciens ou acousticiens dans ces rayons de maîtrise d’œuvre) donc la journée peut débuter par une première réunion avec les spécialistes, et architectes.

Puis je fais la synthèse de tous ces éléments pour alimenter mes CCTP que je les réalise grâce à ces réunions. Je reviens au bureau faire le point avec mes équipes sur leurs dossiers en cours, voir les points de difficulté et les axes de mise à jour des dossiers. Dans l’après-midi je peux réaliser un CCTP sur du logement collectif, faire des préconisations dans mes CCTP qui permettront de consulter mes entreprises. C’est un peu ma journée type de chef d’entreprise.

Du côté de mes collaborateurs, ils ont plusieurs dossiers dans un mois à gérer, que ça soit des métrés, des estimations, des CCTP, des phases ACT d’analyse d’offre et ils s’organisent dans la semaine pour avancer sur ses différents dossiers en fonction des informations qu’ils ont pu recevoir des architectes ou des spécialistes, ou des offres qu’ils ont reçues pour faire leur phase d’analyse d’offres.

Ils organisent leur planning de manière autonome en fonction des informations qu’ils ont. Ils peuvent se mettre sur un métré pendant une matinée ou une journée, ensuite intégrer cela dans un document et faire des estimations, une mise à prix sur chaque métré et ensuite avancer sur un CCTP. Ils participent également aux réunions avec les maîtres d’ouvrage et les architectes concernant les dossiers qu’ils traitent ainsi qu’avec les prescripteurs pour se tenir informés des nouveautés sur le marché. 

Les journées et semaines sont donc très variées !

  • Si vous devez caractériser votre métier en mot, que serait-il ?

Polyvalence. C’est un métier très polyvalent, on a toujours des choses à apprendre.

  • Quel conseil pouvez-vous donner à une personne qui souhaiterait suivre la même voie ?

Avoir envie de travailler et d’apprendre, de faire une formation minimum de bac +2, faire des stages, que ça soit un BTS ou un DUT, si possible faire une alternance qui est très intéressante pour le côté scolaire et entreprise puis acquérir de l’expérience dans l’entreprise qui l’aura embauché.

  • Que faire en cas de reconversion ?

Il existe des formations pour la reconversion, « pour adultes », des organismes type GRETA ou AFPA.  Ce sont des formations plus au moins courtes (8 mois environ), souvent financées par pôle emploi avec un certain nombre de stages à réaliser qui leur permettent de voir plusieurs sujets, plusieurs secteurs. C’est assez pratique pour les reconversions d’associer une petite formation avec une série de stages. A la suite de cette formation, il y a un diplôme qui permet d’avoir le titre d’économiste de la construction.

J’encouragerais les personnes souhaitant se reconvertir à suivre une formation de ce type, d’autant plus qu’elles sont souvent financées totalement ou partiellement.

Merci à Olivier Pottier de s’être prêté à cet exercice et de nous avoir fait partager son expérience d’économiste de la construction.

Pour toutes demandes d’informations complémentaires ou d’intervention sur un projet, n’hésitez pas à le contacter sur [email protected]